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This is my story: Jasper High School students tell stories in French

Jasper High School students have written narrative stories based on historical events - in French. Stories from Grade 12 students Isabelle Glover and Arianne St-Jacques are published below.

Jasper High School students have written narrative stories based on historical events - in French.

Stories from Grade 12 students Isabelle Glover and Arianne St-Jacques are published below.

Read Grade 11 students' stories on separate pages:

楚紳娶硃釵勳紳矇

By Arianne St-Jacques

Late April 2017, the Gamela tribe, native to Brazil, was attacked by a group of ranchers in the Maranh瓊o state of Brazil in an attempt to reclaim their land. Many were left injured, but fortunately everyone survived. This is my story.

La pluie tombait doucement sur la terre donnant un ar繫me frais et qui entrait lint矇rieur de la maison. C矇tait une journ矇e assez paisible S瓊o Luis, une ville dans le nord-est du Br矇sil. Maria sest r矇veill矇e aux ronflements venant de son fr癡re. Elle se leva et regarda autour de la chambre, ses yeux atterrit sur le miroir dans le coin. Ses cheveux 矇taient noirs contre sa peau au teint bronz矇.

- L礙ve toi, Bruno, murmura Maria. Cest une journ矇e excitante pour nous!

Bruno 矇tait le fr癡re de Maria. En fait, ils 矇taient  des  jumeaux de 15 ans, tenant des caract矇ristiques similaires comme la couleur de leur cheveux et le brun de leurs yeux. Les deux 矇taient ins矇parables.

- Cest aujourdhui, d矇j? Bruno ouvra ses yeux.

C矇tait le 30 avril 2017, un jour important pour la tribu Gamela, la tribu qui Maria appartient. Pendant des ann矇es,  les autochtones du Br矇sil 矇taient massacr矇s et assimil矇s par lhomme blanc. Les agriculteurs prenaient leurs territoires, ils ont d矇bois矇 leurs terres et ne laissait rien pour les autochtones. C矇tait aujourdhui o羅 la tribu Gamela reprenait leurs propres territoires, cette terre vol矇e par ces agriculteurs. 

-Ah, vous 礙tes r矇veill矇s d矇j, disait une voix douce. a va bien Kyoip矇?

C矇tait le p癡re des jumeaux. Il 矇tait un grand homme, fl矇tri un peu avec l璽ge. Il adresse souvent Maria avec son deuxi癡me nom Kyoip矇. Cela veut dire 竄 arbre 罈 dans lancienne langue de la tribu, une langue presque oubli矇e. Le p癡re de Maria lui avait donn矇 le nom parce que peu importe la force du vent, elle est toujours rest矇e forte et ancr矇e au sol. 

-Oui jai h璽te. Penses-tu quon r矇ussira?

-Tinqui癡te pas trop, je te prot矇gerai de tous les dangers. Toi aussi, Bruno.

Il savait toujours quoi dire, Maria pensait. M礙me si la terre leur appartenait, il y avait quand m礙me du danger que les fermiers s'opposeraient lacte de revendication. 

Maria, son p癡re et son fr癡re se dirigent vers la cuisine. Apr癡s le petit-d矇jeuner, ils ont emball矇s leurs affaires et sont partis la rencontre des autres de la tribu. Dirig矇 par leur chef KumTum Gamela, ils ont d羶 marcher jusqu la ferme Ares Pinto, un territoire ancestrale ayant appartenu au Gamela. Quand ils sont arriv矇s, personne n矇tait l. Ils se sont install矇s comme sils n'avaient jamais perdu cette terre. Tout le monde souriait en c矇l矇bration du succ癡s davoir repris leur territoire. 

Un peu plus tard, Maria d矇cida daller faire une promenade aux alentours avec Bruno. La for礙t 矇tait tranquille avec seulement les sons venant des insectes. Il ne pleuvait plus, mais la terre 矇tait encore humide particuli癡rement aux endroits denses de la for礙t.

-Je pensais que lon devait affronter les fermiers pour rester ici, disait Maria.

-Ouais, je suis tellement heureux que lon puisse en apprendre plus de notre culture, notait Bruno. Cest dommage quon doit encore se battre pour nos droits, pour notre terre qui nous appartient. Tous les r癡gles que le gouvernement nous imposent, 癟a ne m癡ne rien. Cest comme si tout le monde est contre nous. 

-Les droits des autochtones ne sont vraiment pas prot矇ger. Au moins, nous sommes ici maintenant. Jesp癡re 矇lever mes enf

Soudainement, ils ont entendu une branche cass矇e distance. Maria tourna la t礙te vers le bruit et a vu un homme qui courait vite vers son auto. Oh non! 

-Allez! Avertis les autres! Maria poussa son fr癡re dans la direction de la ferme. 

Quand ils arrivaient aux autres, Maria 矇tait tr癡s essouffl矇e. 

-Papa...un homme...danger. Elle navait plus dair dans ses poumons pour parler. 

Tout coup, des v矇hicules et des motocyclettes arriv癡rent proche, entourant compl癡tement le groupe. Plusieurs hommes ont sorti des armes dans leurs mains y compris des machettes et des fusils. C矇taient les propri矇taires qui venaient voler leur ferme encore une fois. Maria avait tellement peur au point quelle ne pouvait plus bouger.

-Vous empi癡tez! criait un homme avec col癡re. Cette terre nous appartient. 

-Cette terre est nous, disait le p癡re de Maria.

-Dit qui?

-La loi.

-Nous sommes au dessus de la loi. Partez avant que je vous force de quitter!

Personne ne bougeait. Les hommes avaient lair enrag矇s. Cela ne pouvait que se terminer dans la violence. Avec un coup du fusil, les membres de la tribu couraient dans toutes les directions. C矇tait le chaos. Maria coura vers son p癡re.

-O羅 est Bruno? Il lui demanda.

Maria secoua sa t礙te. Elle 矇tait remplie dinqui矇tudes car elle ne savait pas o羅 se trouvait son fr癡re. Les coups de feu continuaient et les machettes 矇taient jet矇s partout. Les gens pleuraient et le sang coulait de toute part. Le p癡re de Maria la tir矇 vers la for礙t quand un homme m矇chant sest mis courir vers eux. Il se rapprochait vite et Maria fermait les yeux, puis elle a entendu les cris et elle tomba par terre. Elle ouvrit les yeux encore sous le choc. Elle tenait encore la main de son p癡re sauf que son p癡re n矇tait plus l. Lhomme avait coup矇 la main de son p癡re. Elle la laissa tomber par terre, terrifi矇e par ce qui venait de se passer. 

-Sauve-toi Kyoip矇! g矇missait le p癡re de Maria.

Maria ne pouvait plus penser clairement. Elle coura vers la for礙t le plus vite possible ignorant les cris des autres. C矇tait la journ矇e la plus horrible quelle ait jamais v矇cue.

Plusieurs jours plus tard, Maria se trouva dans un h繫pital pr癡s de son p癡re. Il avait 矇t矇 gravement bless矇 avec dautres membres de leur tribu. M礙me le chef KumTum 矇tait bless矇. Heureusement, personne na 矇t矇 tu矇 dans le massacre, mais c矇tait quand m礙me un 矇v矇nement horrible. Bruno se trouvait c繫t矇 de Maria. Ils s矇taient rencontr矇s de lautre bord de la for礙t apr癡s que Maria s矇tait mise courir. .

-a va bien Papa? demanda Maria. 

-Je suis content que tu aies surv矇cu, je ne sais pas ce que je ferais sans toi, ajoutait Bruno.

-Je ne vous laisserai jamais les petits; dit leur p癡re.

Maria tourna sa t礙te vers la t矇l矇 dans la chambre d'h繫pital. Les reportages ne rendaient pas justice la gravit矇 de la situation. Malgr矇 ce qui se passait, elle savait que la bataille ne serait jamais finie et que les tribus du Br矇sil devront continuer de se battre pour leurs droits. Elle 矇tait Kyoip矇, un arbre enracin矇 dans la terre. Elle, comme tous les autochtones du Br矇sil, 矇tait enracin矇e ici au Br矇sil et rien ne pourra les d矇truire. 

Telle M癡re, Telle Fille

by Isabelle Glover

This story takes place during the Wurzburg Witch Trials in Wurzburg, Germany.

Sparked by Philip Adolf von Ehrenburg, the Prince-Bishop of the Wurzburg area, and lasting from 1626 to 1631, the trial was one of the biggest mass trials and executions in Europe during the Thirty Years war.

Almost 900 men, women, and children were burned throughout the region. This is my story.

Le poignard passe pr癡s de ma t礙te, coupant mes cheveux blonds. Ils mentourent sur le plancher, en formant un cercle dor. Quand le dernier lambeau tombe, je marr礙te une minute pour lobserver. Ma m癡re avait les cheveux comme les miens. En les coupant, je me sens un peu comme si je la perdais encore. Mais cest ridicule. Cest juste des cheveux et cest un trop grand risque de les garder. 

Je nettoie rapidement, cachant les cheveux dessous une vieille boite qui reste dans le coin et en mettant le couteau dans ma poche. Je sors mes pantalons et une chemise de mon sac en cuir et les remplace par la robe que je portais. Jenroule un bandage 矇troitement autour de ma poitrine. Un chapeau sur mes cheveux courts, et Agnes Pfeifferyn n'existe plus. sa place, il y a Lorenz Spreng, un jeune gar癟on de quinze ans qui voyage au sud de Stuttgart. Cest tout un mensonge. Je mappelle Agnes, je suis une fille, jai dix-neuf ans et je ne sais pas o羅 je vais. Je veux simplement quitter W羹rzburg, o羅 mon portrait reste sur le mur de criminels recherch矇s.

Je sors de lall矇e en essayant de ne pas attirer lattention. La rue ressemble la fa癟on dont je lai laiss矇e. Les 矇tag癡res restent proches aux murs, offrant des marchandises de toutes les vari矇t矇s. ma gauche, il y a un homme qui vend des armes. Cest l o羅 jai achet矇 mon couteau il y a trente minutes. Lhomme 矇tait h矇sitant de me le vendre et je sais quil y avait la possibilit矇 quil me rapporte aux autorit矇s. Les filles de dix-neuf ans n'ach癡tent pas souvent des poignards, surtout pas seules. Si ma situation n矇tait pas d矇j si s矇rieuse, je ne laurais jamais risqu矇e. Jaurais aim矇 pouvoir garder une des armes que mes parents ont fabriqu矇es, mais toutes nos possessions ont 矇t矇 prises par l矇tat apr癡s leurs ex矇cutions.

Devant moi, la rue se divise en deux. J'arr礙te pour un moment, tous mes doutes et mes h矇sitations memp礙chent de continuer. la droite, cest la libert矇, une route vers un endroit inconnu o羅 je peux vivre sans regarder par dessus mon 矇paule. Mais la gauche, cest la partie de la  ville o羅 jai pass矇 toute ma vie. Cest l o羅 je suis n矇e, o羅 mes parents ont construit et vendu leurs armes, o羅 mon p癡re jouait sa lutte dans les rues. Jaimerais rester ici pour toujours, laissant les souvenirs des temps heureux m'envelopper, mais le sort en a choisi autrement. distance, je vois dans le coin un tas de bois, on dirait quils se pr矇parent pour une autre c矇r矇monie ce soir. Cela me rappelle dautres souvenirs moins heureux, mon dernier souvenir de mes parents, leurs visages tordus par la douleur et leurs corps cach矇s par les murs de feu. Soudain, ce nest pas trop difficile de partir.

Il y a environ cinq kilom癡tres entre moi et la porte de la ville. Je peux le marcher en quinze minutes, dix si je cours, mais la vitesse attire lattention. Si je veux 矇chapper W羹rzburg sans 礙tre br羶l矇e par lInquisition, je dois 礙tre invisible. Pour la centi癡me fois, je maudis le nom dAna. Il y a d矇j deux semaines quelle a 矇t矇 arr礙t矇e. Elle a 矇t矇 signal矇e par un fermier qui est venu pour vendre ses marchandises. Ils se sont disput矇s parce qu'elle pensait que ses oeufs 矇taient trop chers. Quand le fermier est arriv矇 la maison, une de ses vaches 矇tait morte. Naturellement, le bl璽me est tomb矇 sur Ana et son pr矇sum矇 pacte avec le diable. Le lendemain, elle a 矇t矇 arr礙t矇e. Je ne la connaissais pas tr癡s bien, alors cest probablement pourquoi ma chambre a 矇t矇 perquisitionn矇e. Nous avons tous entendu les histoires horribles des tortures de lInquisition. Tout le monde avoue finalement, m礙me les innocents, et la plupart deux trahissent quelquun dautre.

Je marche calmement, m礙me si mon coeur bat la chamade. Je garde une main pr礙te sortir mon arme, lautre tient mon sac en cuir. Je vois le clocher de la cath矇drale au dessus des toits, mais la vue ne me fait rien sauf augmenter mon anxi矇t矇. Cest un symbol de l矇glise Catholique et lv礙que Prince Philip Adolf von Ehrenburg. Cest lui qui a vraiment commenc矇 la chasse aux sorci癡res ici, il y a deux ans. Mes yeux fixent vers la porte de la ville qui sera visible au coin de la rue. Il ny a seulement que cinq hommes entre moi et la porte. M礙me sils ont probablement autres choses qui les concernent, mon anxi矇t矇 monte. Chaque personne peut me d矇noncer et mener mon ex矇cution.

Je passe le premier sans incident, il parle avec le deuxi癡me homme sur le c繫t矇 de la route. Le troisi癡me est distrait par une fille quil voit dans une fen礙tre au-dessus de lui. Le quatri癡me tient quelque chose dans sa main gauche, un morceau de papier. Je fige. Il y a un image sur le papier, un croquis de mon visage fait en crayon. Les mots recherch矇e pour la sorcellerie sont 矇crits au bas.. Ana leur a m礙me dessin矇 une image. Je me promets que si jamais je suis captur矇e, je ne trahirai personnes dautres.

Dans ma t礙te, je consid癡re mes options. Il ny en a pas beaucoup. Je pourrais retourner et essayer de sortir par une autre porte ou je pourrais continuer dans lespoir que mon d矇guisement me sauve et que lhomme ne soup癟onne rien . Mon instinct me dit de ne pas mapprocher de lhomme avec mon image, mais je sais que cest la chose intelligente faire. Je ne sais pas quest-ce qui se passe dans les autres endroits de la ville et je dois partir aussi vite que possible.

Mes pas continuent, trop rigides pour 礙tre naturel, mais je ne suis plus capable de marcher normalement. Ma respiration devient courte et vite et mon dos est couvert de transpiration. Jimagine toutes les choses qui peuvent indiquer que je ne suis pas vraiment un gar癟on. Est-ce que je marche correctement? Est-ce que le bandage autour de ma poitrine est visible? Est-ce que ma robe est visible dans mon sac? Jaurais d羶 la laisser dans lall矇e. 

Je suis juste c繫t矇 de lhomme maintenant. Je sais que je devrais regarder devant mais je lobserve du coin de loeil. Il est en train danalyser limage dans sa main. Au moins, cest ce quil fait. Ses yeux voyagent sur mon visage et reste l. La prochaine seconde prend une 矇ternit矇. Je suis fig矇e sur place, en attendant un cri de reconnaissance. Mais ce cri ne vient pas.

Le moment passe, il continue ses observations et je continue vers la porte. Mes mains tremblent et mes jambes se sentent faibles mais je suis correcte. Je ne suis pas tra簾n矇e en prison. Jai presque oubli矇 le dernier homme la porte, mais il ne me donne m礙me pas un deuxi癡me regard. Tout coup, je suis dehors de la ville. Je marche quelques pas en silence en attendant un cri ou des bruits de pas, mais rien arrive.

Mon anxi矇t矇 sestompe et est rapidement remplac矇 par un sentiment de triomphe. Jai r矇ussi! Le clocher est mon dos et le paysage Allemand est 矇tal矇 devant moi. Seulement la personne occasionnelle sur la route peut memp礙che de danser. 

La journ矇e est agr矇able. Le soleil brille et le luxe de la libert矇 ne se dissipe pas. Chaque oiseau chante une chanson de victoire et chaque personne a un air joyeux. Mon soulagement d矇chapper W羹rzburg magnifie chaque 矇l矇ment fantastique du voyage et minimise ceux qui sont moins agr矇ables. Lampoule qui se forme sous mon sac na rien dimportant et aussi la douleur mes pieds est infime. Je ne sais m礙me pas o羅 j'irai mais je men fiche.

Je marche pendant longtemps. Le soleil voyage travers le ciel et il commence dispara簾tre quand je vois le village. Cest petit et je ne resterai pas longtemps. Je veux aller aussi loin de la ville que possible, m礙me si lInquisition ne se soucie pas assez de moi pour me chercher hors de la ville. Ils ont beaucoup dautres sorciers tuer. 

Il ny a pas denseigne, alors, je ne sais pas le nom du village mais ce nest pas important. De tout fa癟on, je nai pas de carte. Il y a un petit h繫tel, une taverne, une dizaine de maisons et une place pour un march矇 qui est vide dans la soir矇e. Jai besoin de dormir et de manger. Jai un peu de nourriture avec moi mais je ne veux pas lutiliser si ce nest pas n矇cessaire. Je ne sais pas quand je serai capable dacheter la nourriture non-p矇rissable un prix raisonnable. Je nai pas beaucoup dargent et je dois le conserver. Je ne veux pas acheter un repas et une nuit lh繫tel mais la route sera dangereuse durant la nuit et dormir dehors attirera lattention.

la fin, je passe la nuit l'h繫tel.  Je trouve une table dans le coin de la taverne et mange le repas le moins cher possible, une tranche de pain fonc矇 et une c繫telette de porc. Jen veux plus mais je ne dois pas d矇penser plus dargent. Ce nest pas la premi癡re fois que jai faim et je sais comment survivre. Lheure dans la taverne est sans incident et pour la centi癡me fois je remercie mon d矇guisement. Il ny a pas dautres femmes dans la salle sauf la serveuse et je naime pas lattention quelle re癟oit. 

En examinant les autres clients,  jobserve que personne ne me regarde. Je ne suis pas int矇ressante du tout. Non, ce nest pas vrai. Il y a un homme avec un nez courb矇 de lautre c繫t矇 de la salle qui me regarde dune fa癟on 矇trange. Je baisse la t礙te et fini mon repas sans le regarder encore. Je pars aussi vite que possible sans courir. Peut-礙tre que je devrais partir ce soir au lieu de passer la nuit lh繫tel. Mais non, cest ridicule. Je suis trop fatigu矇e et la route est trop dangereuse et sans parler des bandits. Lhomme ne ma pas suivi de la taverne et je ne sais m礙me pas sil me regardait. Peut-礙tre quil a juste lev矇 ses yeux au m礙me moment que jai lev矇 les miens. Ma d矇cision est prise, je traverse la rue lh繫tel en ignorant le sentiment tenace qui me promet de la difficult矇 plus tard. 

Malgr矇 le lit rugueux, je dors bien et me r矇veille revigor矇 avec le soleil. Les couleurs vives dans le ciel et labsence de nuages promettent une belle journ矇e. Je mange un morceau de fruit s矇ch矇 de mon sac et je me pr矇pare pour un autre jour de marche. Jai d矇cid矇 avant de mendormir que jallais trouver une autre ville pour aller vivre. Il y aura plus de chance de me trouver un emploi et plus de personne pour garder mon anonymat. Peut-礙tre que je peux continuer comme un gar癟on aussi. Il ny aura pas beaucoup de temps dans la vie ou je pourrai me faire passer pour un gar癟on et je veux en profiter, au moins jusqu ce que mes cheveux repoussent. Je quitte lh繫tel en me sentant optimiste. Le soleil brille, jai un plan et assez dargent pour le r矇aliser si je suis prudente.

Ma joie dure environ trois secondes, juste assez long pour sentir lair frais avant que le b璽ton frappe mes jambes et que mon dos frappe le sol dur. Lair quitte mes poumons et je bafouille pour quelques minutes. Quand je reprend mon souffle, je cherche mon agresseur. Il y a deux hommes qui me regardent, ils portent sur leur visage des expressions de triomphe. Lun deux que je nai jamais vu auparavant mais lautre que je reconnais. Cest lhomme qui me regardait hier soir dans la taverne, celui avec le nez courb矇. Le d矇sespoir me remplit. Si seulement, javais quitt矇 le village hier soir. 

Salut, petite fille. Mon coeur sarr礙te. Il ny aucune explication qui pourra satisfaire ses hommes sils savent d矇j que je ne suis pas un gar癟on alors je ne dis rien. Mon visage exprime l矇tat confus dans lequel je suis.

O羅 vas-tu cette heure? La voix de Nez Courb矇 est plus douce que pr矇vu. Je me l癡ve lentement.

Je vais Stuttgart. Mon p癡re a un ami qui moffre un apprentissage. Et je ne suis pas une fille. Jessaie de sembler insult矇. Les hommes 矇changent un regard. Nez Courb矇 mapproche et saisit mon sac.

Si tu nes pas une fille, pourquoi as-tu une robe?

Elle appartient ma soeur, je dis beaucoup trop vite mais je sais que cest la fin. Lhomme que je ne connais pas attrape mes bras et mes pieds. Nez Courb矇 t璽tonne mon torse et sourit quand il trouve ce quil cherche, le bandage qui est bien enroul矇 autour de ma poitrine. La bile monte dans ma gorge et jessaie d矇loigner sa main. 

Voici, tu es une menteuse, il sexclame. Une menteuse et une sorci癡re. Sinon, pourquoi une fille tromperait-elle les gens respectueux des lois et les bons chr矇tiens? Ils commencent marcher en mapportant avec eux. Leurs mains sur mes bras sont comme du fer et je ne peux pas les desserrer. Les hommes parlent tout le temps que nous marchons mais je n矇coute pas jusqu ce que jentende le mot br羶ler. 

Bien s羶r, nous tournons un coin et je vois le tas de bois, le b羶cher, une foule de personnes pour regarder l'矇v矇nement. La panique me saisit pour vrai. La foule qui entoure a lair excit矇e, avide dun spectacle de ma mort. Je tra簾ne mes pieds, je tord mes bras mais rien ne fonctionne. Ma peur me rend folle. Mes dents claquent et tout mon corps tremble. Mes respirations sont superficielles et je suis consciente que je nai plus beaucoup de temps qui me reste. 

Nous arrivons au tas et les hommes me mettent en place. Ils mimmobilisent contre le poteau, un autre attache mes mains au b羶cher derri癡re moi. Quand ils ont termin矇, ils rejoignent la foule, me laissant seule sur le tas. Un autre homme sapproche avec un papier et commence lire.

Vous 礙tes arr礙t矇e pour lacte davoir conspir矇 avec le diable. Je tire sur les cha簾nes qui mattachent. Avec toute la force offerte par ma panique, je m'efforce contre mes liens. Avec une douleur intense je r矇alise que mon 矇paule droit se disloque et jarr礙te tout. 

Nous, le village de Feldkirchen, nous vous condamnons la mort par la peine du b羶cher. Je ne bouge pas, la douleur mon 矇paule memp礙che mais les larmes coulent sur mon visage et je sanglote d矇sesp矇rement. 

Est-ce que tu veux avouer tes crimes? Je ne dit rien. M礙me si j矇tais coupable, avouer ne fera rien. De plus, je ne pense pas que je suis capable de parler maintenant.

La foule se divise et un homme sapproche derri癡re moi. Dans sa main, il tient une torche d矇j allum矇e. Les flammes dansent dans la brise et quelques 矇tincelles flottent au-dessus. Mes efforts de me lib矇rer redoublent malgr矇 la douleur mon 矇paule.

Lhomme arrive au bas de la pile et baisse la torche aux bois. Le cr矇pitement du feu devient de plus en plus bruyant, jusquau point que cest tout ce que je peux entendre. Les visages satisfaits des villageois disparaissent et tout ce qui reste dans le monde est moi et le feu mes pieds qui grandit rapidement. La fum矇e envahit mon nez et je commence hyperventiler. Jai assez de temps pour me demander si mes parents 矇taient aussi effray矇s avant que la premi癡re flamme touche leurs orteils.

Comme tout le monde, jai vu trop de br羶lures. Ils mont toujours choqu矇s et les cris des victimes me hantaient pendant des semaines mais rien ne pouvait me pr矇parer pour lagonie. Quand le feu a d矇vor矇 mes pieds, tout ce que je pouvais penser cest que c矇tait mon tour maintenant. Cest moi qui hurle, cest moi qui supplie, cest moi qui prie nimporte qui.

Les flammes rampent sur mes jambes et lodeur de viande cuite menvahit. Je veux que 癟a se termine, je veux m矇vanouir, je veux mourir mais 癟a continue. Pour une 矇ternit矇, 癟a continue.

Finalement, je sens mes respirations ralentir comme sil ny avait plus assez dair dans la fum矇e pour me satisfaire. Je ne peux plus sentir mes pieds, jimagine quils sont compl癡tement d矇truits. Mes hurlements deviennent de plus en plus faible et je relaxe. Lagonie semble sestomper et mes yeux se ferment. Ma derni癡re pens矇e logique est que je suis contente quil ny avait pas de vent.

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